je perds la respiration et appelle confusément au secours, mais je suis de nouveau seul, tout seul, entraîné par je ne sais quelle force démoniaque… Le cri que je pousse me réveille. Papa, qui était assis près de moi, se lève. Il me semble qu’il me passe quelque chose de blanc sur les yeux.
— Allons, petit, il faut te coucher.
— Et toi ?
— Moi aussi ; c’est absurde de passer la nuit ainsi. À quoi bon ?
Mais la nuit d’été est si courte ! Je vois le suaire de l’aube s’étirer à travers les fenêtres, comme pour emmailloter le cadavre de la nuit. C’est quelque chose de vide, de pâle, de terne, une lividité égale, triste et froide…
Et docile, épuisé, les membres rompus de courbature, je suis mon père, qui, chancelant et voûté, me conduit dans ma chambre.