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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/166

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LE RESTE EST SILENCE…

même de l’Amour, jusqu’au souvenir d’un passé !

Et, comme je rêvassais dans mon lit, hésitant devant ce fardeau de douleur à reprendre, Élise entra. Je jetai sur elle un regard anxieux, comme si elle m’allait m’annoncer une grande nouvelle :

— Eh bien, monsieur Léon, il faut vous lever…

J’avais sur les lèvres de lui demander si maman n’était pas rentrée, mais quoi ! ne savais-je pas aussi bien qu’elle que rien de nouveau n’était survenu, que nous étions toujours là, à attendre, à nous tourmenter ?

Et puis, j’avais la dignité de la maison à conserver.

— Est-ce que madame doit rentrer aujourd’hui ? demanda hypocritement Élise.

Je serrai les dents pour lui cacher mon émotion.

— Je ne crois pas, dis-je, d’une voix tremblante ; maman restera encore quelques jours dehors…

Élise sortit, et, quand elle fut dehors, je