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Page:Jaloux - Le reste est silence, 1910.djvu/252

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et rongée que fermaient à demi des accotoirs, ornés d’une volute, et deux larges dalles debout dans le sol et gravées de boucliers et de casques. Des feuilles mortes le couvraient en partie et pourrissaient dans son enceinte. Derrière, jaillissait un jeune laurier hardi, qui s’élançait gaiement au-dessus de l’antique dossier noirci de mousse, comme une pensée de poète qui veut échapper au monde restreint des phénomènes !

Sur le banc lord Cornwallis vit la petite May. Elle pleurait.

De ses mains, elle faisait un masque à son visage. Une large feuille rousse était tombée dans sa chevelure.

Herbert appuya sa main sur l’épaule frêle et douce de l’enfant.

— Pourquoi pleurez-vous, petite May ?

Elle sursauta, leva la tête et devint pourpre.

— Je ne sais pas, dit-elle, je suis triste sans savoir pourquoi. Peut-être est-ce de voir tomber ces feuilles…

— C’est possible, fit lord Herbert en