Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MYSTÉRIEUSES

dans les feuilles le bruit même, rapide, atténué, puis renaissant soudain, d’une mer qui accourt sur une plage et la quitte en bavant, tandis qu’une locomotive semble appeler dans la campagne tranquille, qu’un fouet claque, qu’un chien aboie et que, dans le sable de mes souvenirs, je retrouve, en me baissant à peine, les vestiges du chemin parcouru !


Je savais que Martial Herpin aimait Mlle de Vionayves. Il ne me l’avait jamais dit positivement, mais me l’avait laissé entendre à diverses reprises.

C’était par moi d’ailleurs qu’il la connaissait, car notre maison de campagne et celle des Vionayves étaient limitrophes, depuis que mon père, écœuré de la politique, avait décidé d’abandonner, sinon le commerce des hommes, du moins celui des électeurs, et d’acheter, pour s’y retirer,