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LES BARRICADES

Pendant le dîner, il ne fut question que du mariage de Martial et de Wanda ; je dus entendre une dizaine d’aphorismes, dont ma famille faisait depuis ma naissance un usage quotidien et qui lui venaient, je pense, de ses premiers ancêtres : ces propos fleuraient l’âge de pierre !

— Eh bien ! tu ne parles pas ? me dit ma sœur, frappée de mon silence.

Je lui fis observer que, vivant depuis trois mois entre eux deux, je n’avais pas grand’chose à apprendre et que, d’ailleurs, ce sujet m’excédait un peu.

— Tu es bien toujours le même, déclara ma mère, piquée, — bizarre et contrariant.

Le dîner fini, je sortis, j’allai me coucher sur un banc, dans tel coin tranquille que je connaissais.

J’avais besoin de calme, de repos ; peut-être aussi d’y voir clair en moi-même. La nuit me donna tout de suite une impres-