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LES BARRICADES

fin : nuages d’or, nuages de dentelles, nuages de roses tournoyant au-dessus de la vallée.

Je m’assis sur un banc, je regardai le village, en bas, rangé comme sur une estampe, avec ses ardoises bleues, et son clocher fuselé, et ses maisons sages, dont je connaissais chaque devanture, chaque habitant. Il s’exhalait en cet instant vers moi comme un doux parfum de bonheur ; c’était une vraie image de la paix, peinte au bas de la page, que je contemplais jusqu’en haut, jusqu’à ce grand espace libre, où les nuages tournaient, où un avion mordoré descendait comme un épervier, les ailes étendues. Entre le village et le ciel, mon regard se caressait mollement à ces coteaux couverts d’arbres qui avaient l’air d’une vieille tapisserie de « verdure », encore brillante, et, par endroits, usée.

Je demeurai là longtemps, apaisé comme un homme qui a pris une bonne dose d’o-