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Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/86

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LES BARRICADES

de penser que nous nous appartiendrons complètement, que rien ne pourra plus nous séparer ?

— Oui… non… si l’on veut ! Moi vous savez, je suis un être peu social. Ces combinaisons mondaines, ces soucis protocolaires, me laissent assez indifférente.

— Il ne s’agit pas de combinaisons mondaines, mais d’amour…

— Je ne vous contredis pas.

Ce même soir, elle se mit au piano et rejoua je ne sais pourquoi, ces Barricades mystérieuses, de Couperin, qu’elle aimait tant et qui me plaisaient aussi d’ordinaire. Pourquoi, ce jour-là, ressentis-je une sorte de malaise, d’angoisse indéfinie ? C’était toujours le même engourdissement secret qui montait de cette musique, la même fascination paralysante. On l’eût écoutée longtemps, sans oser s’en déprendre, ni reconquérir sa liberté. Elle enroulait sans cesse sur elle-