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MYSTÉRIEUSES

sensée que je puisse vous faire. Martial vous charge d’une commission niaise, et vous êtes si nigaud que vous l’acceptez. N’est-il pas assez grand pour régler ses affaires lui-même ? Si je vous dis la vérité, oserez-vous la lui répéter ?

Elle se leva à demi et je vis dans ses yeux une expression si fine, si cruelle, si farouche, que je n’osai répondre affirmativement.

Elle continua :

— Que l’on ne me pousse pas à bout, ni lui, ni vous, ni ma mère ! Personne ne me connaît ici. Je ne suis pas une de ces poupées mécaniques qui disent oui, non, et dont se ferment les yeux, quand on les couche. Je ne hais pas encore Martial. Qu’il prenne garde ! Et puis, en voilà assez…

S’appuyant contre moi, elle posa sa tête sur mon épaule et me considéra rêveusement d’un regard oblique.