Page:Jaloux - Les barricades mystérieuses, 1922.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
MYSTÉRIEUSES

— C’est quand on est jeune qu’on a des souvenirs, me répondit-elle, avec assez d’intelligence, et qu’on leur est attaché. Plus tard, on se désintéresse de plus en plus des menues choses de la vie !

Je retrouvais parfois, chez elle, des camarades, des jeunes filles, des chiens chinois ; mais le plus souvent, elle était seule, gaie, vive, brillante, et, certains jours aussi, taciturne, et un voile de tristesse et d’ennui répandu sur son beau visage.

Je lui demandai enfin à quelle date il convenait de fixer l’époque de nos fiançailles.

— Mais au printemps, si vous le voulez bien, me répondit-elle mollement. Évidemment, il faut bien y penser. Nous ne pouvons pas rester toujours ainsi. C’est dommage !

— N’avez-vous pas envie, lui dis-je, de vivre entièrement avec moi et pour toujours,