Page:James - Le Tour d’écrou (trad. Le Corbeiller), 1968.djvu/51

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VI

Oh ! elle me renseigna, aussitôt qu’elle émergea, à mes yeux, au coin de la maison.

« Qu’est-il arrivé, au nom du ciel ? »

Elle était toute rouge et hors d’haleine.

Je ne dis rien avant qu’elle ne fût tout près.

« … Arrivé à moi ? »

Sans doute, j’avais une figure extraordinaire.

« Cela se voit-il ?

— Vous êtes pâle comme un linge… effrayante à voir. »

Je réfléchis : je pouvais, sans scrupule, avec un tel prétexte, affronter l’innocence la plus intacte. Mrs. Grose, dans toute la fleur de la sienne, ne pouvait plus compter sur mon désir de la respecter : ce sentiment avait glissé, comme un manteau, de mes épaules, sans qu’un froissement de ses plis donnât l’éveil, et si j’hésitai un instant, ce ne fut pas avec l’idée de cacher ce que je savais.

Je lui tendis la main, elle la prit ; je m’y cramponnai, me plaisant à la sentir près de moi. Ce fut une espèce de soutien pour moi que le soupir timide exhalé par sa surprise.

« Vous venez me prendre pour aller à l’église, mais je ne puis y aller.

— Est-il arrivé quelque chose ?