Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/137

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Andrié (Alfred), monteur de boîtes, délégué des trois Sections (Cercle d’études sociales de Sonvillier, Cercle d’études sociales de Saint-Imier, Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary) formant l’Union des Sections internationales du district de Courlelary.

Guillaume (James), professeur, délégué de la Section de Neuchâtel.

Claris (A.),, journaliste, et Joukovsky (Nicolas), professeur, délégués de la Section de propagande et d’action socialiste révolutionnaire de Genève.

Andignoux, tailleur, Ostyn, tourneur en cuivre, Perrare, serrurier, déjà nommé, Dumartheray, lampiste, délégués de la Section « l’Avenir » de Genève.


Dans la seconde séance du Congrès, publique, le lundi après-midi, eut lieu l’élection du bureau définitif, à raison d’un membre par Fédération régionale. Les membres désignés furent Eccarius (Angleterre), Verrycken (Belgique), Viñas (Espagne), Pindy (Jura)[1], Van den Abeele (Hollande), Costa (Italie) ; et on laissa au bureau le soin de choisir lui-même le président dans son sein (ce fut Verrycken qui exerça la présidence). On désigna comme secrétaires trois membres de l’Internationale non délégués, Desesquelles, Noro, et Monin. En outre, pour la première fois dans un Congrès de l’Internationale, on décida que les débats du Congrès seraient reproduits par la sténographie, et deux sténographes furent adjoints à cet effet aux secrétaires.

Cette seconde séance fut consacrée à l’audition des rapports des Fédérations. Le rapport espagnol, dont la substance a été donnée au chapitre précédent (pages 85-88), fut lu en traduction française par Brousse. Cette lecture achevée, Costa rappela que lors des événements dont Paris fut le théâtre en 1871, toute l’Internationale s’était déclarée solidaire des actes des ouvriers parisiens ; il demanda que, par une déclaration semblable, elle acceptât également la solidarité des luttes et des souffrances des ouvriers espagnols. La proposition fut votée par acclamations.

Pindy donna lecture du rapport du Comité fédéral jurassien. Le rapport contenait ce passage sur la suspension de la Fédération jurassienne :

« La Fédération jurassienne, que les hommes de New York avaient choisie pour bouc émissaire de leurs rancunes, ne devait pas tarder à porter la peine de sa rébellion contre l’autorité des élus de la Haye. Par lettre en date du 8 novembre 1872, M. Sorge somma la Fédération jurassienne d’avoir à annuler la résolution votée par son Congrès du 15 septembre 1872, résolution par laquelle notre Fédération avait déclaré ne pas reconnaître les actes du Congrès de la Haye. La lettre de M. Sorge n’ayant pas produit l’effet qu’il en attendait, il annonça à l’univers, dans un document daté du 5 janvier 1873, que son bon plaisir était de suspendre la Fédération jurassienne. L’univers n’en fut point troublé, et les Sections jurassiennes ne s’en portèrent pas moins bien, ce qui a dû étonner l’auteur de cette communication transatlantique. Nous tenons à relever ici les marques de sympathie et de solidarité dont nous fûmes l’objet à cette occasion de la part des diverses Fédérations, et à les en remercier cordialement ; en constatant en même temps que nous avons entretenu durant toute cette année les relations les plus fraternelles avec les Fédérations dont les délégués siègent dans ce Congrès. »

Hales fit un exposé oral de la situation de l’Internationale en Angleterre. Il exprima l’espoir que le Congrès de Genève, par le retentissement qu’il était appelé à avoir et par les sympathies qu’il éveillerait dans la classe ouvrière, pourrait exercer une heureuse influence sur les ouvriers anglais, et réveiller leurs sympathies pour l’Internationale.

Van den Abeele, après avoir raconté comment l’union s’était rétablie en Hollande par la nouvelle attitude de la Section d’Utrecht, fit connaître les termes

  1. Pindy était à la fois délégué de plusieurs Sections de la Fédération jurassienne, et de plusieurs Sections de France. Lorsque, dans la séance administrative du lundi soir, l’admission des mandats français eut été décidée, il fut convenu que Pindy représenterait au bureau à la fois la France et le Jura.