Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/145

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La suite de la discussion est renvoyée à la séance administrative du lendemain.


Le mercredi soir eut lieu la septième séance, publique, dans laquelle il fut d’abord donné lecture d’un télégramme de félicitations adressé au Congrès par une assemblée de six mille ouvriers, à Berlin (c’était une réunion lassallienne, tenue la veille à l’occasion de l’anniversaire de la journée de Sedan, et présidée par le président de l’Allgemeiner deutscher Arbeiterverein, Hasenclever). En voici la traduction (le texte allemand se trouve dans le compte-rendu du Congrès) :


Berlin, 3 septembre, 1 h. 30 soir.

Au Congrès international, Brasserie Schiess, aux Pâquis, Genève (Suisse).

L’assemblée populaire réunie à Berlin le 2 septembre, forte de six mille personnes, croit qu’il est de son devoir, en présence des réjouissances que célèbrent les classes dirigeantes à propos de batailles sanglantes et d’annexions, de faire franchement et librement cette déclaration : Nous, ouvriers, condamnons toute haine nationale et voulons la fraternité des peuples, afin que la classe ouvrière de toutes les nations s’émancipe du joug de la réaction et de la puissance du capital ; en conséquence, nous tendons une main fraternelle à ceux qui, dans tous les pays, combattent avec nous sur le terrain du socialisme.

Par ordre de l’assemblée, le bureau :
Hasenclever, Hasselmann, Winter, Ecks, Derossi.
Dresdnerstrasse, 63.


À ce salut des ouvriers de Berlin, dont la lecture fut accueillie par une salve d’applaudissements, le bureau du Congrès répondit par le télégramme suivant, approuvé au préalable par les délégués :


Brasserie Schiess, Genève, 3 septembre 1873.

Les délégués du Congrès international autonome, réunis à Genève, remercient les ouvriers de Berlin de leur salut fraternel. Ils sont heureux que les travailleurs allemands, bravant les persécutions gouvernementales et les intrigues autoritaires, se déclarent solidaires de leur frères internationaux dans la lutte contre le capital.

Le bureau :
Verrycken, Costa, Van den Abeele, Viñas, Eccarius, Pindy.


On reprit ensuite la discussion sur la revision des statuts généraux.

Au nom de la Commission, James Guillaume, rapporteur, fit connaître que, relativement à la question discutée dans la séance précédente, la Commission s’était mise d’accord sur une rédaction qui lui avait paru devoir concilier les diverses propositions faites ; cette rédaction formait l’article 9 du projet de statuts revisés. Il donna lecture de l’ensemble du projet, et la discussion s’ouvrit d’abord sur les considérants du préambule des statuts, que la Commission avait maintenus tels qu’ils se trouvent en tête de la version française des statuts adoptés par le Congrès de Genève en 1866 ; un seul changement avait été fait : les mots « de l’Europe », au sixième alinéa, avaient été remplacés par les mots « du monde entier ».

Bert insista pour qu’il ne fût pas changé un seul mot au préambule, celui-ci étant un monument historique qu’on devait respecter.