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simplement un malentendu : peut-être le mot État est-il le seul point qui nous sépare d’eux. S’il en était ainsi, nous laisserions volontiers le mot de côté, tout en déclarant que nous conservons et même que nous étendons la chose, sous le couvert plus agréable d’une autre dénomination quelconque : administration publique, délégation des communes fédérées, etc. »

Puisque les socialistes bruxellois se montrent si bien disposés en faveur d’une entente pour arriver à l’adoption d’un vocabulaire qui puisse être accepté par tous, nous leur proposons ceci :

1o Qu’à l’avenir, le mot État ne soit plus employé, dans l’Internationale, que pour désigner l’organisme gouvernemental et politique qui pèse aujourd’hui sur la société, et dont la prochaine révolution aura pour objet de nous affranchir :

2o Que l’organisation future de la société, telle que l’expose le rapport bruxellois, soit désignée non plus par le mot État (employât-on même les expressions d’État régénéré, d’État populaire), mais par le seul terme correct, qui est celui de Fédération des communes.

Si l’usage des deux expressions État et Fédération des communes dans le sens que nous venons de définir — et qui exclut tout emploi abusif du mot État — pouvait se généraliser, nous éviterions pour l’avenir ces querelles de mots et ces regrettables équivoques, qui nuisent à la propagande de nos idées plus qu’on ne se le figure ordinairement.


L’autre article (27 septembre) est une réponse à la Tagwacht :


Nous pensions que la Tagwacht avait définitivement abandonné le système d’insultes et de calomnies qu’elle avait suivi si longtemps à notre égard ; nous n’avons eu pour ce journal et ses adhérents que de bons procédés, nos lecteurs en peuvent rendre témoignage ; et nous croyions à la possibilité, dans un temps assez prochain, d’un rapprochement entre le groupe qu’il représente et l’Internationale. Ce qui nous confirmait dans cet espoir, c’est l’attitude sympathique prise à l’égard de notre Association, depuis quelques mois, par les travailleurs d’Allemagne, et la présence au Congrès de Bruxelles de deux délégués allemands. Mais il faut renoncer à nos illusions en ce qui concerne la Tagwacht ; elle est incorrigible.

Voici les aménités qu’elle publie dans son numéro du 16 courant :

« Belgique. — À ce que nous apprend l’Ami du peuple (de Liège), le dimanche 6 septembre s’est ouvert à Bruxelles le Congrès des internationaux anti-autoritaires, expulsés de l’Internationale. Il y avait 14 délégués, sur lesquels 10 pour la Belgique[1]. Cette association est en train de mourir de langueur. »

Voilà une manière de rendre compte de notre Congrès propre à éclairer ceux qui conserveraient des doutes sur les vrais sentiments des hommes de la Tagwacht à l’égard des socialistes qui ne veulent pas accepter la dictature de Marx.

[Suit un paragraphe relatif au manifeste du Comité italien pour la

  1. Comme on l’a vu, il y avait 13 délégués, dont 9 pour la Belgique et 6 pour d’autres pays.