Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/29

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des commissions nommées par lui à cet effet, les deux résolutions suivantes :


« PREMIÈRE RÉSOLUTION.

« Considérant que les statuts généraux de l’Association internationale des travailleurs s’opposent formellement à ce qu’aucune résolution de principe, de nature à violer l’autonomie des sections et fédérations, puisse être prise dans un Congrès général quelconque de l’Association ;

« Que les Congrès généraux de l’Association ne sont compétents qu’en matière de pure administration ;

« Que la majorité du Congrès de la Haye, eu égard aux conditions dans lesquelles ce Congrès a été organisé par les soins du Conseil général de Londres, dont la conduite eût dû être mise en cause et n’a pas même été examinée, est suffisamment suspecte de ne point représenter réellement l’opinion des sections composant la totalité de l’Association ;

« Attendu qu’en ces circonstances le Congrès de la Haye est sorti de ses attributions purement administratives et non législatives ;

« Le Congrès de la Fédération jurassienne, tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872, ne reconnaît pas les résolutions prises au Congrès de la Haye, comme étant injustes, inopportunes et en dehors des attributions d’un Congrès.

« Il ne reconnaît en aucune façon les pouvoirs autoritaires du Conseil général.

« Il travaillera immédiatement à l’établissement d’un pacte fédératif et libre entre toutes les Fédérations qui voudront y contribuer[1].

« Il affirme le grand principe de la solidarité entre les travailleurs de tous les pays. »


« SECONDE RÉSOLUTION.

« Considérant que le vote de la majorité du Congrès de la Haye, concernant l’expulsion de l’Association internationale des travailleurs des compagnons Michel Bakounine et James Guillaume, atteint directement la Fédération jurassienne ;

« Qu’il résulte, d’une manière évidente, des accusations portées contre Bakounine et Guillaume, que leur expulsion n’est que le résultat d’une misérable et infâme intrigue de quelques personnalités haineuses ;

« Que les compagnons Bakounine et Guillaume, tant par leur infatigable activité socialiste que par leur honorabilité personnelle, se sont acquis l’estime et l’amitié des adhérents à la Fédération jurassienne :

« Le Congrès jurassien tenu à Saint-Imier le 15 septembre 1872 proteste énergiquement contre la résolution de la majorité du Congrès de la Haye concernant l’expulsion des compagnons Bakounine et Guillaume.

« Le Congrès considère comme son devoir d’affirmer hautement qu’il continue de reconnaître, aux compagnons Bakounine et Guillaume, leur qualité de membres de l’Internationale et d’adhérents à la Fédération jurassienne. »

  1. L’établissement de ce pacte fédératif était prévu par les 2e et 3e résolutions de la Déclaration de la minorité au Congrès de la Haye.