Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

commencée en novembre, se continua tout l’hiver. Le Bulletin rend compte des conférences faites à Berne, à Saint-Imier, à Sonvillier, à la Chaux-de-Fonds, à Neuchâtel, à Lausanne, à Vevey, à Genève, par Schwitzguébel[1], par moi, par Brousse, par Élisée Reclus, et aussi par des ouvriers nouveau-venus dans le mouvement, qui s’essayaient à parler pour se former à la mission de propagandistes.

Toutes nos Sections préparèrent des soirées familières pour commémorer l’anniversaire du 18 mars. Celle de Berne eut l’idée de la convocation d’une réunion générale à Lausanne, à laquelle seraient invités, avec les réfugiés de la Commune, des délégués de nos sections : elle devait comprendre, le samedi soir 18, un banquet ; le dimanche matin 19, une séance d’études où serait discuté ce sujet : « La Commune, comme base d’une nouvelle organisation sociale » ; et le dimanche après-midi, un meeting de propagande. L’idée fut bien accueillie, et la Section de Lausanne se chargea des préparatifs matériels : j’aurai à parler de cette réunion dans le prochain volume, ainsi que des incidents qui eurent lieu à Berne le samedi soir mars.

Nos camarades de la Chaux-de-Fonds demandèrent, en février, qu’une autre Section devînt le siège du Comité fédéral ; en outre, des raisons personnelles nous avaient décidé à relever Floquet de ses fonctions d’administrateur du Bulletin. Dans son numéro du 5 mars, le Bulletin publia l’avis suivant :


La Section de la Chaux-de-Fonds ayant demandé à être déchargée des fonctions de Comité fédéral, qui lui avaient été confiées pour une seconde année par le Congrès de Vevey, les Sections jurassiennes ont désigné la Section de Neuchâtel pour remplir ce mandat jusqu’au prochain Congrès jurassien. En conséquence, la Section de Neuchâtel a élu dans sa dernière séance (28 février) le nouveau Comité fédéral, et l’a composé des compagnons Gabriel Albagès[2], Auguste Getti[3], James Guillaume et Louis Jenny[4]. Ce Comité s’est constitué le 1er mars, et a aussitôt adressé une circulaire aux sections.

L’administration du Bulletin sera, à partir du prochain numéro, transférée à Sonvillier.


Parmi les points traités dans la circulaire du Comité fédéral, il en est trois qu’il faut mentionner :

1° La suppression du Congrès général de 1875 avait eu cette conséquence, que le Bureau fédéral de l’internationale était resté provisoirement dans la Fédération jurassienne ; mais le secrétaire du Bureau avait écrit aux diverses Fédérations régionales, pour les prier de désigner celle des Fédérations qui devrait remplir le mandat de Bureau fédéral pour l’année 1875-1876. En prévision du cas où la Fédération jurassienne serait invitée à conserver ce mandat pour une seconde année, le Comité fédéral demandait aux Sections leur avis sur ce qu’il y aurait à faire. — En réponse à ce point de la circulaire, « toutes les

  1. La conférence de Schwitzguébel, faite à Berne, d’abord, puis répétée à Sonvillier, à Saint-Imier, à Neuchâtel, à Genève, fut imprimée (à Neuchâtel, sans nom d’imprimeur, chez L.-A. Borel, imprimeur du Bulletin) en une brochure sous ce titre : Le Radicalisme et le Socialisme, conférence publique, par Adhémar Schwitzguébel, Saint-Imier, 1876 ; 49 p. in-8o. Elle a été réimprimée dans le volume Quelques écrits d’Adhémar Schwitzguébel (Paris, Stock, 1908).
  2. C’était, comme je l’ai dit, l’instituteur espagnol Severino Albarracin. Il avait séjourné d’abord au Locle ; il résida ensuite à Neuchâtel pendant une année.
  3. Le barbier Auguste Getti, d’Ancône, qui avait quitté Lugano (voir p. 312), depuis deux ou trois mois, avait trouvé du travail dans un salon de coiffure de Neuchâtel.
  4. Louis Jenny était un ouvrier mécanicien, de Saint-Blaise (Neuchâtel).