Sozialdemokratischer Verein entrait comme section dans la Fédération jurassienne[1].
Dans les autres localités de notre Fédération, il y avait eu également des réunions à l’occasion du 18 mars : la Section de Neuchâtel s’était réunie à la brasserie Saint-Honoré ; celle de Berne, au café Howald ; celle de Zürich, au café Wahler ; celles du Val de Saint-Imier, au café de l’Étoile, à Sonvillier ; celle de la Chaux-de Fonds, au Cercle littéraire ; celle de Porrentruy, à l’hôtel de l’Aigle ; celle de Lugano, à la Trattoria americana.
Comme il a été dit plus haut, il ne fut pas possible de publier le compte-rendu sténographique de la réunion d’études de Lausanne. Il fallut même renoncer à reconstituer approximativement un procès-verbal de la séance. Mais, étant donné l’attitude qu’avait prise Malon, et le caractère hostile de la communication qu’il avait envoyée à Lausanne, nous jugeâmes nécessaire d’insérer cette communication au Bulletin, pour ne pas nous exposer au reproche d’avoir supprimé l’opinion d’un contradicteur. En conséquence, le Bulletin imprima en première page, dans ses n° 18 et 19, le travail de Malon, que je reproduis intégralement ci-après :
- Compagnons,
Nous croyons de notre devoir de vous envoyer le résultat de nos réflexions sur votre ordre du jour.
Comment définir l’idée communale ?
Elle renferme, tous l’ont reconnu, un principe à la fois politique et social. Le principe politique est clair ; c’est substituer à l’organisation autoritaire, l’organisation fédérative ; en d’autres termes, remplacer l’État par la fédération des groupes et des communes. Bien que moins dégagé encore, le principe social du communalisme est déjà saisissable ; il n’est autre que le collectivisme, que l’on peut, croyons-nous, expliquer sommairement ainsi :
L’avoir humain a deux sources, la Nature et le Travail.
Par Nature, nous entendons toute la matière première du globe et ses forces naturelles ;
Par Travail, nous entendons l’action de l’homme pour connaître et s’approprier cette matière et ces forces.
Nous croyons, avec d’éminents économistes et d’éminents socialistes, que l’avoir humain se divise :
1° En capital ou somme des valeurs de production ;
2° En richesses ou somme des valeurs de provision, de consommation et d’agrément.
Par l’étude des phénomènes de la production, nous n’avons pas de peine à trouver que, dans les conditions économiques présentes et surtout futures, le travail, pour être suffisamment productif, doit se servir des forces
- ↑ Une plainte fut déposée, par les organisateurs de la manifestation, contre quelques-uns des personnages qui s’étaient livrés à des voies de fait sur des membres du cortège ; et le tribunal correctionnel de Berne condamna les agresseurs à l’amende.
- ↑ Le nom de Joseph Favre ne figure là, bien entendu, que pour la forme : c’était Malon seul qui avait rédigé la lettre.