Page:James Guillaume - L'Internationale, III et IV.djvu/419

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui a pour titre : L’Alliance de la démocratie socialiste et l’Association internationale des travailleurs. Ce pamphlet est un ramas de calomnies à l’adresse, non seulement d’un certain nombre de socialistes qui ont fait leurs preuves de dévouement et d’honorabilité, mais de la Fédération jurassienne tout entière, ainsi que des internationaux d’Espagne et d’Italie. Eh bien, le citoyen Franz a trouvé à propos de faire insérer dans la Tagwacht du 2 août l’annonce suivante, que nous traduisons textuellement :

« Nous recommandons comme très instructif pour l’étude du mouvement ouvrier en général, et en particulier de la secte bakouniste qui vient de reparaître sur l’eau, l’écrit suivant, rédigé par Karl Marx et autres, sur l’ordre du Congrès de la Haye : L’Alliance de la démocratie socialiste et l’Association internationale des travailleurs ; prix: 2 fr. 50. Nous avons le même écrit, traduit en allemand par Kokosky, sous ce titre : Ein Complott gegen die Internationale Arbeiter-Association : prix : 1 fr. 60.

« Volksbuchhandlung (J. Franz), Zürich. »


Nous prenons à témoin les socialistes du monde entier de l’acharnement sans nom avec lequel certains hommes poursuivent de leur inimitié ceux qu’ils persistent à appeler du nom absurde de bakounistes. Nous, les calomniés, les insultés, nous qui avons cherché l’union et toujours pratiqué la solidarité matérielle contre le capital envers ceux-là mêmes qui nous calomniaient, nous demandons la paix, nous tendons une main fraternelle à tous ceux qui se disent socialistes : nous écoute-t-on ? Point. Nous sommes généreux et loyaux ; ces gens-ià sont implacables. Ils disent : « Ah ! vous voudriez le rapprochement de toutes les fractions du socialisme ? nous saurons bien l’empêcher, nous avons là du venin tout prêt à vous jeter à la figure ! »

Eh bien, oui, vendez-le donc, votre pamphlet ; et au lieu de le coter à 2 fr. 50, ce qui est vraiment trop cher, donnez-le pour rien. Que tous les travailleurs le lisent, et qu’ils apprennent à connaître votre fiel et votre mauvaise foi. Ce ne sont pas les tristes écrits dont vous vous faites les propagateurs qui pourront empêcher nos principes de gagner du terrain ; et quant à notre conduite passée, ceux qui la connaissent savent que nous n’avons à rougir de rien, que tous nos actes n’ont tendu qu’à un but : l’émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes, et que vos prétendues révélations ne sont que des inepties greffées sur les plus monstrueux mensonges.


Franz se sentit touché : il comprit qu’il se mettrait en fâcheuse posture aux yeux des membres de l’Arbeiterbund eux-mêmes, en continuant à recommander une marchandise tarée ; en conséquence, il écrivit au Bulletin qu’il était partisan de la paix, qu’il désirait de tout son cœur une réconciliation : « L’annonce de l’écrit L’Alliance de la démocratie socialiste, etc., a eu lieu — ajoutait-il — parce que j’ai estimé utile d’attirer l’attention de nos compagnons des deux côtés sur le matériel historique de la question, matériel qui n’est pas mensonger, si je ne me trompe pas moi-même ; mais je ne tiens pas tant à cela qu’à l’union de tous les socialistes dans l’Internationale ». Le Bulletin publia la lettre de Franz, et l’accompagna des observations suivantes :


En même temps que le citoyen Franz nous écrivait cette lettre, l’annonce dont nous nous étions plaints disparaissait des colonnes de la Tag-