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Dans son numéro du 16 juillet, le Bulletin put annoncer qu’ensuite d’une décision votée par la majorité des sections, le Congrès annuel de la Fédération jurassienne aurait lieu à la Chaux-de-Fonds les 6 et 7 août 1876.


Je n’ai pas parlé de ma situation personnelle depuis l’époque où j’avais quitté l’imprimerie G. Guillaume fils à la fin de 1872. Les années 1873 et 1874 furent très dures à traverser. Je réussis néanmoins à trouver un nombre à peu près suffisant de leçons particulières, entre autres dans un pensionnat de garçons (Dubied) et dans deux pensionnats de jeunes filles (Mlles Collignon et Mme Ruply) ; de temps à autre il me venait aussi quelque petit travail de traduction : c’est ainsi qu’à la demande du géologue Édouard Desor je fis une version française de sa brochure écrite en allemand, Die Moränenlandschaft, version qu’il publia sous son nom (Le Paysage morainique, 1875). En juin 1875 j’allai habiter, rue du Musée, n° 4, une maison où Charles Beslay occupait un petit appartement au troisième ; devenu ainsi son voisin immédiat, je le voyais souvent, et j’eus l’occasion de mieux apprécier son esprit original et l’aménité de son caractère. Dans l’été de 1876, la veuve de Proudhon vint passer quelques jours chez Beslay avec sa fille Catherine ; il les emmena toutes deux faire un tour dans l’Oberland bernois : je ne me doutais guère, à ce moment, que quelques années plus tard je retrouverais ces dames à Paris, que la fille de Proudhon deviendrait une amie de ma femme, et les petites-filles de Proudhon les compagnes d’études d’une de mes filles.

À partir de 1875, ma position matérielle s’améliora, grâce aux relations que je nouai avec un éditeur de Berne, pour lequel, en deux ans, je traduisis successivement, de l’allemand, deux romans de Mme Carlén, et, de l’anglais, un roman de Bret Harte.

Au printemps de 1876, reprenant le manuscrit que j’avais rédigé en 1874 pour nos amis italiens et que Cafiero m’avait rendu (voir t. III, p. 241), je me décidai à le publier, après en avoir retranché quelques pages qui visaient spécialement la situation de l’Italie ; mais, désirant qu’il fût autre chose que l’expression d’une simple opinion individuelle, je consultai un certain nombre d’amis, et revisai plusieurs points de mon essai conformément aux observations qu’ils m’adressèrent. Ce petit travail fut imprimé à la Chaux-de-Fonds, et parut au commencement d’août 1876 (il est annoncé comme étant sous presse dans le Bulletin du 16 juillet 1876), sous le titre d’Idées sur l’organisation sociale (imprimerie Courvoisier, 56 p. in-16). Il en fut publié une traduction italienne au commencement de 1877.



VI


Le Congrès jurassien de la Chaux-de-Fonds, 6 et 7 août 1876.


Les Sections suivantes se firent représenter au Congrès jurassien de la Chaux-de-Fonds :

Section de Lausanne ; Section de Vevey ; Section de Neuchâtel ; Section de la Chaux-de-Fonds ; Section de Sonvillier ; Section de Saint-Imier ; Section des graveurs et guillocheurs du district de Courtelary ; Section de langue française de Berne ; Sozialdemokratischer Verein de Berne ; Section italienne de Berne ; Section de langue française de Bâle ; Section italienne de Bâle ; Section de langue française de Zürich ; Sozialdemokratischer Verein « Gleichheit » de Zürich ; Section de Porrentruy.

Le Bulletin ne donne pas la liste des délégués ; mais il note que, « outre les délégués, des internationaux appartenant à diverses sections, ainsi que des membres du Comité fédéral et de l’administration du Bulletin, assistaient au Congrès ».

Une séance préparatoire, le samedi 5, au soir, fut consacrée à la vérification