Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/350

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Voici donc les résolutions du Congrès anti-collectiviste :


I. — Révision du règlement fédéral.

Tandis que le Congrès collectiviste avait maintenu ce règlement tel quel, sauf un détail, l'autre Congrès y apporta de nombreux changements : quinze articles furent modifiés, deux furent supprimés, deux articles nouveaux furent introduits. Une des dispositions nouvelles portait : « Le Comité fédéral veille à ce que les Sections qui voudraient s'établir exclusivement pour la propagande, en dehors des Sections centrales de chaque fédération locale et des Sections de métier, ne soient point admises au sein de la Fédération romande » (art. 44). Le Conseil de rédaction du journal ne devait plus être élu par le Congrès : celui-ci « chargera de sa nomination telle fédération locale qu'il lui plaira de choisir » (art. 52), — en l'espèce, Genève.


II. — Journal.

Conformément à la modification apportée à l'article 52 du règlement fédéral, les Sections de la fédération locale genevoise reçurent le mandat d'élire le Conseil de rédaction de l’Égalité. Dans une assemblée générale des Sections de Genève, tenue à la fin d'avril, ce Conseil fut composé de Grosselin, Henri Perret, Outine, Wæhry, Weyermann, Becker, Dupleix, Baumgartner et Longchamp. Grosselin, ayant refusé, fut remplacé par Machado, qui avait obtenu après lui le plus grand nombre de suffrages. (Égalité du 7 mai 1870.)


III. — Propagande.

L’Égalité ne contient pas de résolution spéciale prise par le Congrès relativement à la propagande : mais l'article nouveau, déjà cité (art. 44), introduit dans le règlement fédéral indiquait suffisamment les tendances restrictives dont on s'inspirait au Temple-Unique et chez les amis de Coullery.


IV. — Caisses de résistance.

Le Congrès anti-collectiviste adopta, lui aussi, pour l'organisation de la résistance, un règlement, qu'il appela Règlement général des grèves. Aux termes de ce règlement, toutes les Sections faisant partie de la Fédération romande devaient avoir une caisse de résistance, alimentée par une cotisation de 25 centimes par membre et par mois ; chaque Section devait gérer sa caisse ; — pour qu'une grève obtînt l'appui des caisses de toutes les Sections romandes, elle devait être sanctionnée par le Comité fédéral ; — au premier appel de fonds, chaque caisse ne s'engageait que pour le tiers de ce qu'elle devait posséder, et toujours à titre de prêt ; au second appel il en était fait de même ; si un troisième appel était reconnu nécessaire, une assemblée générale de la Section, ou des Sections composant la fédération locale, devrait avoir lieu pour prendre une décision.


V. — Coopération.

Le Congrès entendit sur ce sujet la lecture d'un rapport présenté par la commission de Genève et l'adopta. L’Égalité commença, dans ses numéros des 22 et 28 mai, la publication de ce document, intitulé « Le système coopératif devant la réforme sociale » et évidemment rédigé par Outine ; mais cette publication resta inachevée, une grève qui éclata à Genève à la fin du mois ayant absorbé, d'abord, toute la place disponible, et l’Égalité s'étant vue ensuite, à partir du 18 juin, obligée de réduire son format. Le préambule seul du rapport a donc été publié, et nous n'en connaissons pas les conclusions : mais on peut les deviner en lisant cette