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Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/50

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adopta, sans un mot de discussion, le projet d’ordre du jour élaboré par Chemalé et ses collègues ; comment neuf commissions furent désignées pour préparer des rapports sur les neuf questions qui composaient cet ordre du jour :… comment toutes ces commissions présentèrent leur rapport au Congrès, et quelles furent les conclusions prises… : la raison, c’est que toutes ces belles choses, et bien d’autres, se trouveront dans le volume des procès-verbaux, qui est sous presse et que je désire que vous achetiez… Je ne vous parlerai pas du drame de Stanislas Charnal ;[1], lu par l’auteur dans une soirée spécialement consacrée à cette audition, pour l’excellent motif que je n’en ai pas entendu la lecture. En effet, empêtré de besogne de sept heures du matin à minuit, j’ai eu bien rarement l’occasion, en dehors des séances du Congrès, de voir ou d’entendre quelque chose.


J’interromps ici l’extrait du feuilleton du Diogène pour donner les résolutions votées par le Congrès sur les questions qui formaient son ordre du jour :


1re QUESTION. — Quels sont les moyens pratiques de rendre l’Association internationale un centre commun d’action pour la classe ouvrière dans la lutte qu’elle soutient pour s’affranchir du capital.

Sur cette question, le Congrès vota diverses résolutions d’un caractère purement administratif, recommandant au Conseil général, s’il ne pouvait publier un bulletin, de faire chaque trimestre une communication écrite au bureau central de chaque pays ; fixant la cotisation centrale pour l’année à dix centimes ; stipulant que les délégués des branches et des sections qui n’auraient pas payé leur cotisation centrale ne pourraient pas prendre part au Congrès.


2e QUESTION. — Comment les classes ouvrières peuvent-elles utiliser pour leur émancipation le crédit qu’elles donnent à la bourgeoisie et aux gouvernements ? — Crédit et banques populaires. — Monnaie et papier monnaie. — Assurances mutuelles. — Sociétés ouvrières.

Le rapport, présenté par Longuet, ne contenait pas de résolution : il se bornait à affirmer le principe de l’organisation mutuelliste du crédit en service public ; il recommandait l’institution de banques nationales fournissant aux travailleurs le crédit gratuit à prix de revient, et l’organisation de sociétés d’assurance mutuelle. Ces conclusions furent complétées par une résolution présentée par Eccarius, invitant les sociétés de métier à appliquer leurs fonds à la coopération de production, au lieu de les placer dans les caisses de la bourgeoisie.


3e QUESTION. — Les efforts tentés aujourd’hui par les associations pour l’émancipation du quatrième état (classe ouvrière) ne peuvent-ils pas avoir pour résultat la création d’un cinquième état dont la situation serait beaucoup plus misérable encore ? — La mutualité ou réciprocité considérée comme base des rapports sociaux. Équivalence des fonctions. Solidarité. Sociétés ouvrières.

1. Le Congrès pense que les efforts tentés aujourd’hui par les associations ouvrières (si celles ci se généralisent en conservant leur

  1. Stanislas Charnal était un homme de lettres lyonnais, un peu détraqué ; il fut, en 1870, rédacteur d’un journal intitulé le Gnafron.