Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/516

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1° Écrire au Comité fédéral romand à Saint-Imier que [la Section de] l’Alliance est dissoute, et lui en exposer les motifs ;

2° Écrire au Conseil général de Londres, d’abord pour lui accuser réception de sa lettre (Robin l’exige absolument), puis en même temps pour lui annoncer votre dissolution. Voici l’adresse :

Hermann Jung, watchmaker,
4, Charles’ Street, Clerkenwell, Londres.

Je crois que le Mémoire préparé par Michel, et dont je vous ai envoyé hier la première partie, a toujours sa raison d’être. Tout en cessant d’exister, l’Alliance peut et doit réfuter les calomnies sans nombre dont elle a été l’objet. Il faudrait donc vous réunir encore pour examiner ce Mémoire, y faire les changements que vous trouverez convenables, et ensuite le faire publier, de manière à ce qu’il puisse être mis entre les mains de chacun des délégués de la Conférence de Londres, qui aura lieu — je le sais maintenant[1] — le troisième dimanche de septembre.

J’en t’en prie, mon cher, réponds-moi exactement et vite sur tous ces points, car c’est notre mort que ce manque de ponctualité dans la correspondance...

Le citoyen espagnol qui te portera cette lettre me paraît mériter notre confiance. Je lui ai donné l’adresse de Sentiñon...


Au reçu de ces lignes, Joukovsky, secouant son indolence, écrivit sur-le-champ la lettre suivante[2], destinée à Londres, lettre dont il m’envoya aussitôt copie :


Au citoyen correspondant auprès du Conseil général pour la Suisse.
Citoyen,

L’Alliance de la démocratie socialiste me charge de vous accuser réception de la lettre du Conseil général, datée du 25 juillet 1871, reconnaissant l’authenticité des lettres adressées à l’Alliance par les citoyens Eccarius et Jung, reconnaissant en même temps que le Conseil général, depuis le 25 août 1869, n’a pris aucune mesure suspendant l’Alliance de sa qualité de Section de l’Association internationale des travailleurs.

Je vous prie, cher citoyen, de remettre au Conseil général la déclaration ci-jointe[3] par laquelle l’Alliance de la démocratie socialiste se déclare dissoute.

Je vous prie, citoyen, de bien vouloir m’accuser réception de ladite déclaration, en adressant votre honorée lettre à mon nom. Pré-l’Evêque, 40, Genève.

Acceptez, citoyen, mon salut fraternel. Le secrétaire : N. Joukovsky.

10 août 1871. Genève.


Joukovsky eut aussi une velléité d’écrire au Comité fédéral de Saint-Imier, comme je l’avais engagé à le faire ; Nettlau a retrouvé dans les papiers de cet homme aimable, mais oublieux, le projet d’une lettre à ce Comité, destinée à lui faire part — comme la chose venait d’être faite pour le Conseil général — de la résolution votée le 6 août par la Section de

  1. Par une nouvelle lettre de Robin.
  2. Nettlau, p. 555 (d’après une copie authentique, portant le timbre de la Section).
  3. Voir à la page suivante le texte de cette déclaration ou résolution.