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Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/542

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en contradiction avec la résolution X de la Conférence de Londres. Néanmoins le pamphlet L'Alliance de la démocratie socialiste (p. 33) l'approuve, parce que, « cette organisation manquant, l'existence de l'Internationale en Espagne eût été compromise, si le gouvernement avait exécuté ses menaces », et surtout parce que cette organisation secrète devait être un moyen « de se débarrasser de l'Alliance ». Les militants de l'Internationale à Séville avaient proposé au contraire (25 octobre 1871), se conformant par là, sans s'en douter, à la résolution de la Conférence, « de donner à l'Internationale une forme extérieure qui pourrait être admise par le gouvernement » ; et Marx, inconséquent, taxa cette proposition de « couardise» (p. 34 du pamphlet).


XII. — Résolution relative à l’Angleterre.


La Conférence invite le Conseil général à aviser les branches anglaises de Londres de former un Comité fédéral pour Londres, lequel, après s'être mis en rapport avec les branches provinciales et les sociétés de résistance affiliées, et après avoir reçu leur adhésion, sera reconnu par le Conseil général comme Conseil fédéral anglais.


La Conférence approuvait donc, en 1871, cette constitution d'un Conseil régional ou fédéral anglais qu'en 1870 la « Communication privée » du Conseil général avait repoussée par des arguments si péremptoires (t. Ier, pages 264-266).


XIII. — Votes particuliers de la Conférence.


1. — La Conférence approuve l’adjonction des réfugiés de la Commune de Paris que le Conseil général a admis dans son sein.

2. — La Conférence déclare que les ouvriers allemands ont rempli leur devoir pendant la guerre franco-allemande[1].

3. — La Conférence remercie fraternellement les membres de la Fédération espagnole pour leur travail sur l'organisation de l'Internationale, qui prouve une fois de plus leur dévouement à l'œuvre commune[2].

4. — Le Conseil général fera immédiatement la déclaration formelle que l'Association internationale est absolument étrangère à la soi-disant conspiration[3] Netchaïef, lequel a frauduleusement usurpé et exploité le nom de l’Internationale.


XIV. — Instruction au citoyen Outine.


Le citoyen Outine est invité à publier dans le journal l’Égalité (Genève) un résumé du procès Netchaïef d'après les journaux russes et d'en communiquer le manuscrit, avant publication, au Conseil général[4].

  1. Je m'abstiens de tout commentaire sur cette étonnante déclaration. Qu'on remarque bien que ce n'est pas l'attitude du Comité de Brunswick-Woffenbütten que la Conférence approuve, mais celle des « ouvriers allemands » en général, dont des centaines de mille avaient marché sous les drapeaux de leurs souverains contre le peuple de France.
  2. C'est cet alinéa que Robin appelle bien justement, un « paragraphe dans lequel on mettait insolemment au panier, avec accompagnement d'eau bénite de cour, les vœux clairement énoncés de toute une Fédération ».
  3. Ces mots : « la soi-disant conspiration » sont une traduction maladroite et incorrecte de l'expression allemande ou anglaise « die sogenannte Verschwörung », « the so-called conspiration ».
  4. Ceci était l'invitation, adressée à Outine, de profiter du procès qui venait d'avoir lieu à Saint Pétersbourg pour continuer à diffamer Bakounine. Si on veut juger de l'esprit dans lequel Outine devait « résumer le procès Netchaïef », il faut lire dans le pamphlet L'Alliance de la démocratie socialiste (1873) le chapitre VIII, « L'Alliance en Russie ».