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Page:James Guillaume - L'Internationale, I et II.djvu/685

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kel, Herman, Johannard, Longuet, Sauva, Serraillier, Splingard[1], Swarm (d’Entraygues], Wilmot (pseudonyme), Van den Abeele.

Abstentions : Alerini, Duval, Farga-Pellicer, Lafargue, Lucain (pseudonyme), Mac Donnell, Marselau, Morago, Schwitzguébel[2].

15 oui, 17 non, 9 abstentions : l’expulsion de Schwitzguébel n’est pas votée.


Schwitzguébel protesta immédiatement : il fit remarquer que son expulsion avait été proposée par la Commission exactement pour les mêmes motifs que celle de Guillaume, et qu’il était absurde d’expulser l’un et pas l’autre. La majorité ne répondit rien[3]. Guillaume déclara, de son côté, qu’il continuait à se considérer comme membre de l’Internationale.

Un membre de la majorité[4], comprenant qu’il serait difficile, sinon impossible, de réunir un nombre de voix suffisant pour les trois expulsions que la Commission demandait encore, proposa politiquement de laisser tomber la demande d’expulsion formulée contre les citoyens Malon, Bousquet et Marchand : « L’exemple que nous venons de faire, ajouta-t-il, suffira ». La majorité acquiesça, et l’on passa outre.

Ainsi le citoyen Bousquet, accusé — faussement d’ailleurs — par le rapport de la Commission d’être un mouchard, est resté membre de l’Internationale, par la volonté de la majorité, qui n’a pas trouvé qu’il fût nécessaire de l’expulser[5].

La même Commission qui avait eu à s’occuper de l’enquête sur l’Alliance, avait reçu mandat d’entendre les accusations que les délégués de diverses Fédérations apportaient à leur tour contre le Conseil général, pour abus de pouvoir, violation des statuts, calomnie, etc. Mais la Commission déclara que le temps lui avait manqué pour s’occuper de cette seconde partie de sa tâche, en sorte que l’examen des actes du Conseil général, bien autrement important que l’enquête dérisoire sur l’Alliance, n’eut pas lieu.

Après ces belles décisions, le président Sorge prononça la clôture du Congrès.


Dans la séance publique du jeudi après-midi. Gerhard avait annoncé que la Section d’Amsterdam invitait les congressistes à se rendre dans cette ville le dimanche 8 septembre, pour y assister à un meeting qu’elle avait convoqué. En conséquence, le dimanche matin, un certain nombre de membres du Congrès — les délégués de la minorité presque au complet, et quelques délégués de la majorité — prirent le train pour Amsterdam.

J’avais grand besoin de me détendre un peu les nerfs, et l’agréable diversion que m’offrit ce voyage fut pour moi la bienvenue. Toute la semaine, sans un moment de répit, j’avais été sur la brèche, en une perpétuelle contention d’esprit. C’était surtout dans les réunions privées de la minorité et les entretiens particulices, dans ces explications laborieuses, ces négociations délicates à la recherche d’un terrain d’entente, qu’il avait fallu se prodiguer. Mon rôle n’avait pas toujours été facile : tandis que

  1. Le Standard omet ici le nom de Splingard, l’ayant porté par erreur dans la liste des oui au lieu de Sorge.
  2. Le Standard omet à tort, parmi les abstenants, Alerini et Schwitzguébel.
  3. On remarquera que Lucain, membre et secrétaire de la Commission qui proposait l’expulsion de Schwitzguébel, s’est abstenu de voter.
  4. J’ai oublié qui ce fut.
  5. On a déjà vu plus haut que Bousquet était un bon républicain ; mais à ce moment-là nous ignorions tout à fait qui il pouvait être : son nom nous était inconnu avant la lecture du rapport de la Commission.