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CHAPITRE III

EN CORÉE, FOU-SANG ET TORAÏ-FOU.


Le lendemain, à six heures, nous sommes tous sur pied ; le temps nous favorise, le soleil se lève sur un ciel sans nuage, et la brise de mer qui s’élève nous promet une température fraîche et agréable. Nous nous félicitons de notre escapade, et nous plaignons très sincèrement nos amis de Shanghaï et de Yokohama qui doivent déjà, à cette heure matinale, commencer à souffrir des chaleurs étouffantes de l’été. Au reste, pendant la semaine que nous avons passée à Fou-sang, en dépit de notre vie agitée, nous n’avons eu nullement à nous plaindre des ardeurs du soleil ; la température s’est maintenue fraîche, et des Japonais, qui résidaient dans le pays depuis plusieurs années, nous ont affirmé qu’ils n’avaient jamais été incommodés par la chaleur, même en plein été.

Avant de quitter le navire, nous nous décidons de passer la journée à visiter en détail la concession japonaise, pour donner le temps au Consul de prévenir les autorités coréennes, et obtenir d’elles la permission de nous laisser faire quelques excursions dans les environs de la baie. Le commandant du stationnaire japonais a mis gracieusement à notre disposition un de ses officiers qui parle assez bien anglais, et c’est lui qui doit nous piloter dans la concession. Au débarcadère, nous remarquons que les indigènes sont beaucoup plus nombreux que la veille, ce que nous n’hésitons pas à attribuer à la présence d’un navire étranger dans le port. Le lieutenant Maouaï, notre guide, nous apprend que nous ne sommes pour rien dans cette affluence des Coréens sur la concession ; ils y sont venus non pas poussés par le désir de nous admirer, mais tout simplement pour vendre leurs produits sur le marché qui se tient dans la grande rue.