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CHAPITRE IV

À TORAÏ-FOU. — LE RETOUR. — UNE SOIRÉE À LA CONCESSION. — LE DÉPART. — QUELPORT. — SIMONOSEKI


Enfin la pluie cesse ; le soleil vient nous délivrer de notre prison ; les hirondelles, qui nous tenaient compagnie s’envolent à tire-d’aile ; mais elles ne reviennent point, comme les colombes de Noé, nous apporter un rameau d’olivier ; nous en concluons que le temps s’est rasséréné.

La cour du palais nous effraye ; elle est encore remplie d’eau, et si les rues de Toraï sont dans le même état, notre promenade sera bien plus aquatique que terrestre. Heureusement, dès que nous arrivons à la porte, nous sommes complètement rassurés. Certes la voie n’a point toute la propreté de notre avenue de l’Opéra ; on n’y voit aucun balayeur occupé à la nettoyer, ce qui fait que la poussière qui avait fort gêné nos yeux, lors de notre arrivée, a fait place à une couche de boue dont nos souliers ont peu à se louer. À cela près, le chemin est très praticable et présente seulement, çà et là, des défilés d’un passage difficile, lorsque plusieurs flaques d’eau barrent le passage, en ne laissant entre elles que juste la place nécessaire pour passer. Les Coréens, la robe retroussée jusqu’à la hauteur des genoux, vont et viennent ; ils semblent ignorer les avantages du parapluie, car aucun d’eux n’en porte ; seulement, pour préserver de la pluie leurs précieux chapeaux en crins tressés, ils le cachent, par le mauvais temps, sous un petit parapluie sans manche, en papier huilé, qui est fixé sur la tête à l’aide d’une jugulaire. En temps ordinaire, ce petit meuble se replie comme un parapluie, et est conservé, par son propriétaire, dans une de ses manches, ou même dans la tige de sa botte, d’où il le sort en cas de besoin.

Enfin je vais pouvoir un peu brocanter des choses neuves ! J’entre