Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/109

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IV


Le ciel est bleu. Les herbes près de l’eau sont bleues,
et au soleil les maisons en chaux sont plus blanches,
et les paysans suivent à long pas les bœufs
et derrière la herse qui racle ils se penchent.
Le vent souffle tout doucement sur le blé vert,
mais je passe ennuyé devant toutes ces choses
et sur les ajoncs qui piquent près des jardins
et près des fermes bien fraîches où aboient les chiens,
sur le farouche rouge et sur le trèfle rose.


V


Bien que je m’ennuie, moi, je veux retourner là
quand je serai malade encore, voir des bûches
dans les vieux jardins et secouer des lilas
pour faire pleuvoir les hannetons, boire aux cruches
sur l’évier frais, dans la cuisine qui sent fort,
et rester seul avec moi d’un air doux et triste
et puis me promener seul sans aller trop vite.
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