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Page:Jammes - De l’Angélus de l’aube à l’Angélus du soir.djvu/25

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Je pense au vieux château de la propriété,
aux chasseurs s’en allant par les matins d’été,
aux aboiements longs des chiens flaireurs qui rampent…

Dans l’énorme escalier cirée était la rampe.
La porte était haute d’où les jeunes mariés,
en écoutant partir les grands-pères, riaient,
s’entrelaçaient et joignaient leurs jolies lèvres,
pendant que tremblaient, aux gîtes d’argent, les lièvres.

Que ces temps étaient beaux où les meubles-Empire
luisaient par le vernis et les poignées de cuivre…
Cela était charmant, très laid et régulier
comme le chapeau de Napoléon premier.

Je pense aussi aux soirées où les petites filles
jouaient aux volants près de la haute grille.
Elles avaient des pantalons qui dépassaient
leurs robes convenables et atteignaient leurs pieds.
Herminie, Coralie, Clémence, Célanire,
Aménaïde, Athénaïs, Julie, Zulmire ;
leurs grands chapeaux de paille avaient de longs rubans.