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QUATRIÈME PARTIE


LE CIEL, LA TERRE, LA MER


LE CIEL

Dors, ô Terre ! Car je suis l’âme du poète.
Je te berce à jamais au sein de l’Infini,
pendant que Dieu, que l’on ne peut pas voir, nous berce
au sein de l’Infini d’où naît notre Fini.

Les Forces sont en moi comme dans une forge.
Les étoiles sont des charbons en feu qu’éteint
je ne sais Qui de fort qui s’en va le matin,
et qui forge les sangliers, le poète et l’orge.

Écoute ! Les anges chantent de beaux cantiques.
Ils ont des harpes, des écharpes et des voix tendres.
Écoute ! Le poète est né ! Gloire ! Il faut entendre
cette paix de Bonté et ces chœurs d’Harmonie.

Regarde ! La nuit, ô Terre, se déchire.
Le poète est né, et voici les Célébrantes :
ce sont les choses de tous les jours, qui, comme avant,
continuent pour qu’il les aime et pour qu’il les chante.