Saint-Jean et une enseigne noire et blanche.
Quand on est chez nous, on voit le feu, mon père, ma mère, la bonne, les clients, la perdrix dans sa cage, le chien, le chat. On sent l’odeur de la soupe, du vin et du café grillé.
Mais, ce soir, il y a dans l’auberge un pauvre malade tel que celui que ramassa et fit soigner le bon Samaritain.
D’où vient-il ? Est-ce de la Palestine ? A-t-il longé la mer Morte dont l’eau n’est si amère et pesante que parce qu’elle est l’eau des larmes ? Ou, arrive-t-il d’Espagne où le vin est puissant ?
L’aubergiste est celui qui attend à chaque instant tout le monde. Hier, il a versé à boire au Juif-Errant. Aujourd’hui, il a hébergé le lieutenant de gendarmerie et demain il hébergera la reine d’Angleterre.
Mais cela n’a point enorgueilli mon père qui est le meilleur des hommes et qui a permis au pauvre malade de se reposer dans l’écurie parce qu’il pleuvait.
J’aurais voulu que notre maison fût de verre pour que chacun assistât à la bonne action de papa. Mais n’y a-t-il point, hélas ! d’aubergistes