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FEUILLES DANS LE VENT

tique, surtout quand il s’avançait entre les roses en égrenant son chapelet.

Il remontait le perron, s’allait asseoir à la table de sa chère famille. Et cependant que tant de murmures d’enfants joyeuses répondaient à ceux des guêpes sur les compotiers, deux regards sombres se croisaient dans une douloureuse tendresse, deux regards qui s’interrogeaient peut-être avec l’appréhension de ce deuil si amer : le regard de Charles Guérin et celui de sa mère.



Je ne veux pas ici m’occuper d’une œuvre poétique si parfaite et si importante qu’elle compte parmi les plus durables de ce siècle. La forme classique du vers à laquelle il était revenu complètement était tissue de ce pur langage que Jean Moréas et Henri de Régnier connaissent, mais qu’ignorent ceux qui ne songent qu’à parvenir.

Charles Guérin est mort sans appartenir à la Légion d’honneur. Qu’il soit, pour de plus jeunes que lui, un grand exemple. C’est parce