Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du côté des cassis, sur le reflet d’or des cloches à melons, se croisent les fusées des abeilles.

— Y a-t-il longtemps !

— Oh ! oui…

— Le sait-il ?

— Il doit le savoir…

— Comment le sait-il ?

— Ô mon amie…

— Comment le sait-il, dis-le-moi ?

Oh ! Laisse-moi, cela me fait du bien, pleurer sur tes genoux… Dis, je ne leur fais pas mal, à tes chéris genoux ?

À nouveau, sous les tournesols, les dindons blancs pleurent ensemble.

— Mais, vois-tu. Pomme d’Anis, j’ai un gros scrupule…

— Lequel, ma Tendresse ?

— … qui tourmente mes jours et mes nuits… qui mefait me réveiller avant l’aube… et qui me fait sangloter ainsi…

....

— … J’ai peur que tu n’aimes Johannès…