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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/336

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Et comme l’on est un peu ému de cette lecture, bien que charmé :

— N’est-ce pas, oncle Tom, demande Pomme d’Anis, n’est-ce pas que je suis un peu… bruyère ?

Et oncle Tom de lui répondre :

— Oui, mon enfant, par ton teint de lumière rose tu es une bruyère, et tu l’es encore en ce que tu enchantes la solitude d’un vieux garçon… Mais en cela seulement… Car si j’avais dû te trouver une sœur parmi les plantes…

— C’eût été ?

— La violette grise, qui est si modeste que l’on ne peut la découvrir que si le vent du sud vous en apporte le parfum.

— Et Luce ?

— Quoi Luce ?

— Quelle est la fleur de Luce ?

— Eh bien, répond en souriant l’oncle Tom, la fleur de Luce ne serait point une fleur… ou, plutôt, cette fleur serait un champignon…

— Un champignon ! Lequel ? Lequel ?