Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/338

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— J’ai deviné ! s’écrie Pomme d’Anis. C’est la reine des près !

Ainsi, à ce jeu futile et charmant, le temps passe jusqu’à bien près de l’heure du goûter. Et l’oncle Tom propose :

— Si vous apportiez vos paniers dans les bois ? Je ne vais pas très loin d’ici… simplement cueillir une parnassie et visiter mes rosées-du-soleil, autrement dit mes rossolis. C’est à deux pas… Venez-vous, mes enfants ?

— Allez… Je resterai, fait Pomme d’Anis.

— Ah ! Par exemple ! Comment cela ?

— Je ne veux pas vous encombrer… Vous seriez obligés d’aller trop lentement.

— Elle est bonne, celle-là !… Oh ! la vilaine Pomme d’Anis qui veut se laisser désirer.

Avec mélancolie, elle se lève. Son épaule droite se hausse un peu, de ce que la main s’appuie sur la jolie canne. Pomme ravit ainsi. Pourquoi cette gêne légère semble-t-elle donner par la langueur un charme de plus à la