Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— N’est-ce pas qu’elle est belle ?

— Très belle, en effet… Mais sans doute goûterais-je davantage encore sa beauté si je ne la sentais de même origine que moi.

— Alors…

Oncle Tom pousse une exclamation :

— Ma parnassie !

Il élève au-dessus de sa tête la fleur qu’il vient de cueillir, cette fleur dont la tige ne supporte qu’une seule feuille adorable, et dont les pétales semblent d’un cristal rodé et veiné de lumière, ornés en dedans d’aigrettes de soie dorée et verte, pareilles à celles que les paons laissent osciller sur leur crâne de métal bleu. Voyez ! voyez… s’écrie le botaniste. C’est la plante des Muses… La parnassie… Dans cet échantillon que je guettais, toutes les étaMines ont été remplacées par des staminodes… Allons à la recherche des rossolis, nous goûterons ensuite…

Et Pomme d’Anis demande à Johannès :