Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/417

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FRANÇOISE

Oh ! ne prononce jamais de phrases comme celle-là !

Elle sanglote.
PIERRE

J’ai eu tort. Viens dans mes bras. Je t’aime.

FRANÇOISE

Est-ce vrai que tu m’aimes ?

PIERRE

Si je ne t’aimais pas, je ne serais pas ici.

FRANÇOISE

Ô mon Pierre ! tu es toute ma vie. Je ne m’appartiens plus. Si tu savais combien vont me paraître longues jusqu’à midi, dans ce pays dont je ne comprends pas la langue, ces heures que tu vas passer à ton bureau ! Si encore je pouvais t’aider dans cette tâche ingrate…

PIERRE

Quelle heure est-il ? Regarde ma montre sur la table de nuit.