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Page:Jammes - Feuilles dans le vent, 1914.djvu/90

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la fit sortir par le jardin alors que d’habitude elle s’en retournait par le préau. Ce qui fit que, dans le jardin, elle se trouva en présence du patron de l’usine qui s’extasiait encore devant les campanules.

Ces fleurs, Pascal les avait semées et, maintenant, par la grâce de Dieu qui sanctifiait l’acte très simple du pauvre horticulteur, elles allaient donner de divins fruits.

Détournant enfin de ces claires corolles ses yeux pour les reporter sur la religieuse qui venait de quitter la chapelle, le patron de l’usine lui dit :

— Bonjour, ma Sœur. Je vois que J’ai été bien inspiré en m’attardant à contempler ces fleurs, puisqu’elles me donnent l’occasion de vous présenter mes hommages, et puisque mieux que personne, peut-être, vous pourriez m’être utile dans l’occurrence. Ce n’est qu’en vous apercevant tout à coup là, que je me suis dit que bien étourdiment ni ma femme ni moi n’avions songé à nous adresser à l’Hospice pour qu’il nous procurât si possible une jeune fille qui sût très bien coudre et repasser, capable de s’attacher longtemps à nous.