Page:Jammes - La Rose à Marie, 1919.djvu/46

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Qui donc a jamais contemplé et entendu chanter un oiseau, harmonieux et volant comme le flot de la rivière, avant que le poète nous le découvrît au cœur des bocages ?

Qui donc, avant que le poète nous le fît admirer, a jamais considéré l’insecte aux ailes de pierre précieuse ou de feuille morte, à la tête couronnée de gemmes, au dard finement ciselé ?

Moi, fille de contrées privilégiées, combien de fois ne me suis-je pas bercée de beaux vers sonores, où se trouvaient enclos la couleur, le parfum, les chants, les murmures et les formes des créatures de Dieu !

Je voudrais que Paul fût poète ; qu’il charmât les fiancés et qu’il consolât le solitaire.

On crut que l’ange allait tendre la rose à Malvina, mais Marie n’avait point encore parlé.