Page:Jammes - Le Tombeau de Jean de La Fontaine, 1921, 3e éd.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cette fable m’est un mystère.
Moi qui vogue entre terre et ciel,
Je te savais bien terre à terre,
Souvent brutal et sensuel.
Mais ici ton esprit est tel
Qu’il flétrit mon aile de neige.
Ah ! Que n’ai-je
Toujours la clef de ton gros sel ?

La mort eût été préférable
À cette grâce que j’obtins
De ce marmiton détestable
En lui chantant mes chants divins.
Ces chants, c’est toi qui me les prêtes ;
Mais on ne les entend qu’aux fêtes
Où Gros-Jean goûte à tous les vins !