Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/22

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les bras aux bras, riant dans leurs cheveux,
parmi les nuits d’azur noir ou brumeuses,
au craquement si léger des vieux meubles,
ils se baisaient la bouche dans les yeux.


*

Dans le bosquet bordé par la prairie,
Médor quête. Le temps s’est éclairci.
Hors des talus, regorg-eantcs de pluie,
dans la fougère et les lierres qui luisent,
bondissent les fontaines que des tuiles
vers un canal bordé de mousse g-uident.
Oh I La douceur de l’hiver finissant !
Oh I Les bois secs d’averse crépitants !
Oh ! Les derniers canards s’cffarouchant I
Oh I La chouette en plein jour s’égarant I
Oh ! Les arrêts des chiens s’aplatissant I
Oh ! La bécasse au beau vol fracassant I
Sur les prés, on ramasse les feuilles mortes.
Un peu plus loin, d’un geste égal et fort,
deux paysans jettent au-dessus du sol
le guano blond. Leur poing, d’un même vol.