Page:Jammes - Le Triomphe de la vie, 1911.djvu/26

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Et Pâques fleuries vint. Alléluia !
Oh ! Douce fête ! L’harmonium gronda
au ventre des ég’Iises. Alléluia !
Le vert des prairies luisantes se dora.
Les grillons crièrent. Alléluia !
Dans la nuit bleue luirent les lilas.
Un soir béni et doux, Alléluia,
on entendit tout à coup ces lilas
interpeller lentement les étoiles.
C’était, c’était, c’était, Alléluia,
le rossignol, la lune ruissela,
le rossignol en fleurs. Alléluia I
Renais, nature ! Oh ! Dans le jardin, vok
le merisier tout blanc. Alléluia !
Le cœur éclate. On songe à ce qu’il y a
de lisse et blanc et rond. Alléluia,
dans la beauté de celle qui pour moi,
nue comme l’eau, jaillit et se courba.
La nature est, lorsque vient ce beau mois,
pareille à celle qui vint auprès de moi
et qui, d’un geste assuré, enleva
sa chemise qui g^lissa sur la soie