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Page:Jammes - Les Géorgiques chrétiennes, 1914.djvu/22

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les géorgiques chrétiennnes

L’agriculteur rêva de sa future race,
Des terres qu’elle aurait, spacieuses et grasses.

Sa sieste lui montrait les chariots du soir
De gerbes rayonnants comme des ostensoirs.

Il voyait l’instrument qui par la canicule,
Ailé, griffu, tranchant, dans les sillons circule.

Les femmes de ses fils, le sein gonflé d’amour.
Guettaient par la fenêtre ouverte leur retour.

Elles apparaissaient robustes, encadrées
Par les plantes grimpant aux montants des croisées.

Le soleil saluait ces beaux êtres debout
Sur leurs vivants piliers où l’avenir tient tout.

Une agitation légère du feuillage
Apportait la fraîcheur sans amener l’orage.