Page:Jammes - Un jour, 1895.djvu/72

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mon âme qui n’était pas née et sous le vent
les avisos glissaient dans la nuit coloniale.
Quand tu pensais en fumant ton cigare,
et qu’un nègre jouait d’une triste guitare,
mon âme qui n’était pas née existait-elle ?
Était-elle la guitare ou l’aile de l’aviso ?
Était-elle le mouvement d’une tête d’oiseau
caché alors au fond des plantations
ou le vol d’un insecte lourd dans la maison ?


Chou. Mai 1895