Page:Jammes - Un jour, 1895.djvu/89

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J’aplatirais mes oreilles
sur mon dos luisant, et toi
tu avancerais et retirerais
ton cou bleu en savon et en ardoise.

Les hommes tristes viendraient
pleins de haches et de fusils
prendre la résine dorée
aux pins remplis d’écaillis.

Tu n’es pas une palombe
et je ne suis pas un lièvre.
Étends-toi sur l’ombre longue
des pins longs sur la fougère.

Les aiguilles des pins noirs,
amères, vertes mais noires,
tomberont sur ta peau douce
qui glisse comme la mousse.