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II
LE BON CHIEN
Toi, lasse en ton printemps de n’avoir pas aimé,
Gamine au doux profil de vierge du Corrège.
Tu pleures la saison des amandiers en neige
Et les lilas légers du pâle mois de mai.
Ô fillette ! Jamais un ami n’a fermé
Sur toi, petit oiseau, ses deux bras comme un piège ?…
Viens, viens : je te dirai des mots très doux… que sais-je ?…
Je te dirai mes vers tristes, l’esprit calmé.
Allons-nous-en bien loin, bien loin, petite vierge ;
Allons-nous-en là-bas, tu sais… près de la berge
D’où, sur l’eau toute bleue, on voit courir le vent ;
Et plus tard nous aurons, aux fougères d’automne,
Sur le coteau fané, si triste quand il tonne,
Une petite hutte avec un chien devant.