Oh ! les lourds cheveux blonds sur l’éclair des yeux noirs !
Et pas une n’a pu, sur ses lèvres amères,
Laisser le miel divin des éternels espoirs !
Tout à coup, s’élevant dans la brume indécise
Et mêlant une voix au soupir de la brise,
Elles vinrent vers lui, les bras entrelacés ;
Et le léger frisson des pieds sur l’herbe grise
Semblait le bruit connu de leurs anciens baisers.
Et les femmes chantaient d’une voix douce et lente :
« As-tu vu les oiseaux se chercher au printemps,
Les libellules d’or s’aimer sur l’eau tremblante,
Et la louve rugir près des loups haletants,
Dans les bois où la sève a fécondé la plante ?
« Pourquoi ton cœur aimant soudain s’est-il fermé ?
Nos noms, que tu mêlais dans les heures d’ivresse,
Ne vont-ils pas encor, sous le ciel embaumé,
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L’ASCÈTE