Nul calcul ne résout cet effrayant problème :
Et l’inconnu divin, élargissant les cieux,
Aux cœurs les plus glacés donne un espoir suprême,
Et met tout l’au-delà dans le rêve des yeux.
Il ne nous suffit pas de vivre de la vie,
De boire à notre soif et de rire au soleil :
Par moment nous sentons l’irrésistible envie
De voler moins pesants dans l’azur plus vermeil.
Oui, l’infini me hante et luit sous ma prunelle,
Je contemple en pleurant les célestes sommets,
Dans l’espoir insensé que l’aurore éternelle
Va remplir mes regards assouvis à jamais.
Je pleure sur ton sein, terre robuste et sombre,
Où tant d’enfantements douloureux sont gravés,
Tous les espoirs défunts et les cultes sans nombre
Que, depuis vingt mille ans, les hommes ont rèvés ;
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TRISTESSE DU SOIR