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Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/39

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espèces dans l’ordre de leurs facultés intellectuelles.

Cette gradation corrélative ne peut sans doute pas être niée lorsqu’on se borne à des faits très-généraux ; mais on est très-embarrassé pour déterminer la circonstance précise qui assure la supériorité d’un cerveau sur un autre, de l’intelligence d’une espèce sur l’intelligence d’une autre espèce. On est d’abord conduit à penser que cette circonstance est le volume ou plutôt la masse des cerveaux[1], car c’est une loi assez générale de la physiologie que la force des organes est proportionnelle à leur masse, et ainsi, par exemple, les plus gros muscles sont les plus forts. On a donc pensé à peser les cerveaux aux différents degrés de la série animale, et à comparer cette échelle de poids avec l’échelle d’intelligence des différentes espèces. Or, cette comparaison ne donne pas des résultats très-satisfaisants, car s’il est un grand nombre d’animaux où la loi paraît se vérifier, il est des exceptions capitales et

  1. Les physiologistes emploient indifféremment les expressions de volume ou de masse, quoiqu’elles ne soient pas synonymes, l’une étant relative aux dimensions et l’autre à la quantité de matière ; mais en général les organes de même espèce contiennent d’autant plus de matière qu’ils sont plus gros le volume étant ainsi proportionnel à la masse, on peut prendre l’un pour l’autre sans inconvénient.