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Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/47

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miste Vésale, que ce n’est point le crâne qui suit la forme du cerveau, mais le cerveau qui suit la forme du crâne, et résumant les travaux de MM. Lafargue[1] et Bouvier[2], il établit que le crâne lui-même reçoit la forme qu’exigeait le genre de vie de l’animal, et par suite le genre de ses mouvements.

« Le cerveau et le crâne sont étroits et pointus quand l’animal fouilleur doit se servir de son front et de son museau pour creuser la terre ; larges, au contraire, quand il lui faut pour se nourrir, pour voir et pour entendre, une large bouche, de vastes yeux, de vastes oreilles, entraînant le reste du crâne dans le sens bilatéral, développés en arrière, hérissés de crêtes osseuses, lorsque les exigences de l’équilibre ou celles du mouvement nécessitent elles-mêmes une telle forme. »

Ajoutons, d’ailleurs, qu’il est difficile de comprendre à priori, comme le fait remarquer avec justesse M. Lélut, quelle relation il peut y avoir entre une forme quelconque du cerveau et la puissance intellectuelle. Dans les fonctions mécaniques, la forme a une signification évidente, et on com-

  1. Appréciation de la doctrine phrénologique (Archives de médecine, 1838).
  2. Mémoire sur la forme du crâne dans son rapport avec le développement de l’intelligence (Bulletin de l’Académie de médecine, 9 avril 1839).