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Page:Janet - Le cerveau et la pensee, 1867.djvu/51

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lutions l’éléphant est au-dessus de l’homme. Suivant M. Baillarger, la loi de Desmoulins doit être soumise à un nouvel examen. C’est ce qu’il a fait lui-même dans un savant mémoire[1] où il établit, contre l’opinion reçue, que le degré du développement de l’intelligence, loin d’être en raison directe de l’étendue relative de la surface du cerveau, semble bien plutôt en raison inverse[2]. Enfin, un excellent naturaliste, M. Ch. Dareste, dans un mémoire signalé plus haut, démontre la loi suivante : c’est que dans un groupe naturel le nombre des circonvolutions est en raison de la taille des diverses espèces ; les plus grandes en ont plus, les

  1. De l’étendue et de la surface du cerveau dans son rapport avec le développement de l’intelligence. — Bulletin de l’Académie de médecine, 1845. — Annales médico-psychologiques, t. VI.
  2. Il y a, dit M. Baillarger, à tenir compte de cette loi, « que les volumes des corps semblables sont entre eux comme les cubes de leurs diamètres, tandis que leurs surfaces sont entre elles comme les carrés de ces diamètres ». En d’autres termes, dans le grossissement des corps, la surface croît dans un moindre rapport que le volume. Si les dimensions d’un corps passent de 2 mètres à 3 mètres, la surface passe de 4 mètres carrés à 9 mètres carrés, le volume de 8 mètres cubes à 27 mètres cubes. Il suit de là, évidemment, que le cerveau de l’homme a une surface proportionnelle beaucoup moins grande que celle des mammifères inférieurs.