CHAPITRE III
Si maintenant, au lieu de suivre la série animale en général, nous nous renfermons dans l’espèce humaine, nous trouverons encore, comme tout à l’heure, un certain nombre de faits qui accusent une corrélation incontestable entre le cerveau et la pensée, mais aussi beaucoup de faits contradictoires et embarrassants.
D’abord, il est un point sur lequel on s’accorde : c’est que sans cerveau il n’y a pas de pensée, ce que prouve suffisamment l’exemple des monstres acéphales. En second lieu, ce qui n’est pas davantage contestable, c’est qu’au-dessous d’une certaine limite de volume cérébral la pensée est également comme si elle n’était pas. Suivant M. Lélut, cette limite, au point de vue du développement du crâne pris dans sa grande circonférence horizontale, est de 16 à 17 pouces, et au point de vue de la pesanteur du cerveau d’environ 1 000 grammes. Au-dessous de ce poids, un cerveau humain est fatalement condamné à l’idiotisme et à l’imbécillité.